Les tendances de la démographie pharmaceutique 2019
Category : Réservé aux pharmaciens
« Face à des réformes significatives pour la profession qui comportent un impact non négligeable sur l’exercice pharmaceutique, mais aussi sur l’implantation des structures, il est important de disposer de données démographiques, afin de mieux anticiper les évolutions des différents métiers de la pharmacie. Les tendances déjà observées en 2017 se confirment : le maillage existant permet d’apporter au patient un service de qualité et de proximité avec des pharmaciens ancrés dans les territoires, et dont le renouvellement est assuré. » déclare Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Le renouvellement de la profession est assuré
Depuis dix ans, le nombre d’inscrits au tableau de l’Ordre ne cesse d’augmenter, signe que les métiers de la pharmacie sont attractifs : 74 115 pharmaciens étaient inscrits en 2018, soit une augmentation de 1,9 % par rapport à 2008.
L’âge moyen des pharmaciens reste inchangé en 2018, à 46,7 ans. C’est au sein de la section des pharmaciens industriels (section B) que la moyenne d’âge est la plus basse (41,8 ans). Ce rajeunissement de la profession est également visible pour les pharmaciens de la distribution en gros (section C) dont la moitié des effectifs a moins de 45 ans.
La population des pharmaciens se renouvelle. Ils s’inscrivent de plus en plus tôt : le nombre de nouveaux inscrits de moins de 30 ans augmente de 12% par rapport à 2017, notamment sous l’effet de ceux qui s’inscrivent directement après leurs études : la population de primo-inscrits de moins de 25 ans a quadruplé en un an. Entre 2017 et 2018, l’âge moyen des primo-inscrits a baissé d’un an (à 27,8 ans). Ainsi, le nombre de pharmaciens de moins de 35 ans augmente (+1,4%) et représente désormais le quart de la population alors que les plus de 66 ans en constituent 3,6%. Cette hausse compense largement l’augmentation, liée à l’allongement des carrières, du nombre de pharmaciens proches de la retraite.
La pharmacie, une profession particulièrement féminine
La féminisation de la profession se confirme en 2018, avec plus de 67% de femmes (65,8% en 2008). Leur présence est encore plus marquée en section D (81%), H (75%) et B (notamment dans les postes de pharmaciens adjoints de l’industrie 67%).
La répartition hommes-femmes est équilibrée pour les titulaires d’officines (55% de femmes), les pharmaciens responsables (PR)- pharmaciens responsables intérimaires (PRI) (53% en section B, 45% en section C) et en biologie médicale (59% de femmes).
Le maillage territorial reste toujours harmonieux, favorisant la proximité
Le maillage territorial reste équilibré et harmonieux. Pour 100 000 habitants, on recense en moyenne 32,4 officines et 7,3 laboratoires de biologie médicale, ainsi que 3,7 pharmacies à usage intérieur (PUI). La majorité de la population a accès aux produits de santé en moins de 15 minutes (pour une officine) et aux examens en moins de 30 minutes (pour un laboratoire de biologie médicale – LBM) sur la quasi-totalité du territoire.
Par ailleurs, les 536 établissements de la distribution en gros (section C) et leurs pharmaciens sont répartis sur l’ensemble du territoire pour assurer leurs missions de service public auprès des professionnels de la dispensation.
La profession se réorganise et les pharmaciens sont de plus en plus mobiles en 2018
Peu à peu, la profession se réorganise autour des différents métiers de la pharmacie et devient plus mobile géographiquement.
Ainsi, ces dix dernières années le nombre d’inscriptions des titulaires d’officine diminue progressivement (-6,9 %) alors que l’on observe une augmentation des inscriptions d’adjoints en officine (+5,4 %) et un attrait de plus en plus important pour les métiers hospitaliers (+34,5 %) et industriels (+15,7 %).
Les flux intersections se concentrent entre les sections A et D. Les titulaires (section A) et adjoints (section D), au regard de leur importante population, représentent logiquement près de 80% des flux intersections (69% des changements de sections se font de D vers A, 10% de A vers D).
Cette mobilité est présente dès la formation initiale. 28% des pharmaciens, une fois leur diplôme obtenu, n’hésitent pas à s’éloigner de leur lieu initial de formation pour exercer leur profession.Par ailleurs, le nombre de pharmaciens français ayant obtenu un diplôme étranger est cette année en hausse de 10% par rapport à 2017 (805 inscrits). Ce qui montre la volonté des jeunes générations de s’orienter vers les professions pharmaceutiques malgré le numerus clausus .
Enfin, l’Outre-mer (Section E) attire de plus en plus de pharmaciens avec une progression importante du nombre d’inscrits au cours des dix dernières années (+20,5 %).
Consulter le panorama démographique au 1er janvier 2019
SOURCES : www.ordre.pharmacien.fr